Mimosa en fleursIntroduit en Europe en 1824, il n'est arrivé sur le littoral méditerranéen qu'en 1864. Le mimosa, importé d'Australie dans notre région par des botanistes anglais au début du 19éme siècle, s'adapta formidablement bien à son nouvel environnement. Les aristocrates européens, séduits par la douceur de vivre de ce site enchanteur, furent les premiers à en orner leurs jardins (Lord Brougham, Sir Woolfield). Ne se contentant pas d'être un arbuste décoratif qui rayonne de mille feux en janvier et en février, il est, également, exploité pour ses essences. Il entre ainsi dans la composition de parfums renommés : Farnesiana de Caron, Byzance de Rochas, Amarige de Givenchy. Éphémère comme toutes les fleurs, le mimosa doit sa commercialisation à la technique du forçage. Ce procédé est exécuté dans une pièce close en maintenant une température de 25° et une hydrométrie de 85. Il permet l'éclosion de la fleur et sa conservation grâce à l'ajout d'une poudre spéciale dite "Chrystal". C'est le mimosa le plus résistant au froid. Il accepte - 12 °C si le sol est bien sec. Dans le cas de fortes gelées, il peut voir sa partie aérienne détruite, mais il repart de la souche en buissonnant. Cette espèce est calcifuge (elle craint le calcaire), ce qui oblige à la greffer sur Acacia retinodes pour lui faire supporter les sols alcalins du Midi.

Dois-je tailler mon mimosa qui a souffert des gelées hivernales ?

Attendez le franc démarrage de la végétation et taillez ensuite sous les bois vraiment secs.

Les mimosas résistent-ils au froid ?

Sans doute plus qu'on ne le croit. Les espèces à phyllodes, c'est à dire à " feuilles " plates (Acacia retinodes, A. vestita, A. armata, A. cultiformis) tolèrent de -5 °C à -8 °C. Les mimosas à feuilles composées bipennées (Acacia dealbata, A. baileyana) résistent jusqu'à -8 à -10 °C. Il faut pour cela qu'ils soient plantés dans un endroit abrité des vents dominants et dans un sol parfaitement drainé. Il est certain que l'âge de l'arbre joue aussi un rôle dans sa rusticité, les jeunes sujets étant plus frileux que les arbres au tronc déjà bien développé. Pour ne pas prendre de risque inutile, dès que la température atteint -5 °C, enveloppez la ramure dans un voile d'hivernage (comptez au moins deux épaisseurs).

Mon mimosa semble recouvert d'une sorte de voile blanc laiteux. Est-ce une maladie ?

Il s'agit assurément d'une attaque de cicadelles (Metcalfa pruinosa). Ces insectes sont apparus en 1995 dans le Midi et depuis provoquent des dégâts considérables dans les cultures ornementales. Le mimosa s'y montre assez sensible.

La sève de mon mimosa s'écoule par l'écorce, est-ce normal ?

Chez un mimosa qui a été soumis à des froids vifs et prolongés (trois jours à - 5 °C peuvent suffire chez certains sujets), l'écorce qui déjà est normalement crevassée, peut se fendre. On observe alors des écoulements de sève qui peuvent rappeler les " pleurs " de la vigne. Ces écoulements ont tendance à épuiser l'arbre, mais se solidifient assez rapidement.

Le saviez-vous ?

  • Le mimosa appartient botaniquement au genre Acacia, tandis que l'acacia commun (ou plus exactement robinier) désigne un Robinia, et le genre Mimosa, la sensitive (ou mimeuse). Quant au terme " mimosa de Paris ", il désigne le Forsythia x intermedia. On voit à l'évidence les risques de confusion lorsque l'on emploie les noms vernaculaires plutôt que le langage scientifique. Pour simplifier, toutes ces plantes appartiennent à la famille des Légumineuses, que l'on nommait jadis " Papillonacées " et qui est désormais désignée sous le terme de Fabacées. Mais qui a été récemment divisées pour faire place aux Mimosacées ! C'est simple la botanique !
  • Le genre Acacia renferme environ 1200 espèces d'arbres ou d'arbustes répartis sur tous les continents, excepté l'Europe. La plupart des mimosas que nous cultivons sont originaires du sud de l'Australie. Beaucoup d'espèces d'Acacia sont très épineuses, comme les fameux acacias parasols (Acacia xanthophloeca et Acacia horrida) qui sont très représentatifs de la savane kenyane. Ils fleurissent comme des mimosas, mais moins abondamment, et de couleur blanc crème.
  • Le mimosa des quatre saisons ne porte pas de véritables feuilles, mais des " phyllodes " qui sont issues de l'aplatissement des pétioles. Ces phyllodes permettent à l'arbre de mieux résister à la sécheresse.
  • La généralisation de la culture du mimosa sur la côte d'Azur s'est faite à partir de 1850. Depuis certaines espèces se sont si bien acclimatées à la région qu'elles s'y sont naturalisées (elles s'y reproduisent naturellement). C'est le cas de : Acacia baileyana, A. dealbata et A. decurrens.
  • Les " feuilles " de nombreuses espèces sont des phyllodes, c'est à dire un pétiole aplati qui prend la forme d'une feuille et se reconnaît par ses nervures toujours longitudinales. C'est une des caractéristiques majeures des Acacia australiens.
  • Les arbres du genre Acacia possèdent des propriétés intéressantes. Ainsi le cachou est tiré de l'Acacia catechu, la gomme arabique de l'Acacia arabica. On extrait des substances fébrifuges (contre la fièvre) de l'Acacia ferruginosa, mais aussi des matières colorantes. Des tanins provenant d'Acacia arabica et Acacia adansonia ont longtemps été utilisés.
  • Le bois très dur des arbres du genre Acacia, est utilisé depuis longtemps pour la construction des coques de bateaux.
  • Le nom Acacia s'est écrit avec deux c (Accacia) jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. C'est Malherbes, grand défenseur de la langue française qui fit écrire Acacia avec un seul c.
  • Le nom mimosa désigne bien autre chose que notre bel Acacia. C'est d'abord un prénom (plutôt féminin, même s'il est porté par le fil de Popeye et d'Olive), le qualificatif d'une recette (les ¦ufs mimosa, dont les jaunes sont mélangés à de la mayonnaise), le nom d'un parfum de chez Gallimard.
  • Certains Acacia sont dits " myrmécophiles " parce qu'ils abritent des fourmis. Il s'agit principalement d'espèces africaines reconnaissables à la présence de renflements sur les branches (Acacia erioloba, A. spareacephala).